Ma petite Chafia est née le 4 Mai 2008 à 21h55, voici le recit de sa naissance:
Je rêvais d’un accouchement à domicilie, mais Hamid, mon mari, avait trop peur et il ne voulait pas, je m’étais donc résignée à l’idée d’aller à l’hôpital mais à faire durer le travail à la maison un maximum, en espérant arriver à l’hôpital juste pour l’expulsion.
Le bébé n’avait fait sa culbute que vendredi 2 Mai, et depuis, j’avais pas mal de contractions, samedi j’ai commencé à perdre le bouchon muqueux, dimanche vers 16 heures les contractions ont commencé à avoir un rythme, toutes les 7 mn, se rapprochant par moment, mais ce qui était frappant, c’était mon humeur, j’avais une forte envie de m’isolée, de voir personne et de n’entendre personne.
Hamid est rentré du boulot vers 17 h (il est médecin réanimateur anesthésiste à l'hopital d'une petite ville dans campagne à 120 km d'Alger) les contractions se rapprochaient et s’intensifiées, je ne voulais pas trop l’alarmé pour ne pas me retrouvée trop tôt à l’hôpital.
Devant mon humeur, il décide de me laisser seule et de prendre la petite faire une balade (la grande était chez ma mère), les contractions revenaient en moyenne toutes les 4 mn. J’étais sure que c’était le travail, mais je temporisais. Avant de sortir il me propose de demander à la gynécologue de garde avec qui il s’entendait bien, de venir m’examinée pour voir ou j’en étais, j’ai trouvé que c’était une très bonne idée. Donc sa balade consistait à aller l’hôpital chercher la gynécologue.
Je suis restée seule à la maison, ou j’appréciais pleinement ma condition de mammifère mais néanmoins humain capable de s’émerveillé devant la grandeur de la nature.
Au bout d’un certain temps Hamid me téléphone et me dit : « la gynécologue est au bloc, elle pratique une césarienne, elle termine tout de suite » je lui dis « attend la et ramène la, les contractions sont intenses et rapprochées, toutes les 3 mn » en fait c’était plutôt toutes les 2 à 1 mn.
Ils finissent par arriver à la maison, mon mari, avec la petite, la gynécologue et une sage femme avec tout le matériel qu’il faut pour les rassurer ;-)mon mari lui disant que les contractions étaient très rapprochées, elle s’est dit qu’elle allait peut être me trouvée à dilatation complète.
Elle m’examine : 7 cm, elle me dit : « on a encore le temps d’aller à l’hôpital » je la supplie de rester, pour ce qu’il restait à faire….elle me dit « non, non, pour votre sécurité madame» je sentais que c’était plus pour sa sécurité, ils sont plus formés pour faire face à des situations pathologiques qu’à des situations physiologiques, moi j’avais confiance, je n’en serais pas arrivée à 7 cm aussi facilement s’il y avais un problème.
Je fini par céder.
Une fois dans la voiture, les contractions se sont espacées et affaiblies, ce qui confirme que toute interférence dans une naissance peut être interprétée par l’organisme comme un danger et qu’il faut « ralentir » le travail pour faire face au danger. D’ailleurs en arrivant à l’hôpital, j’étais toujours à 7 cm !
La gynécologue voulait me placer une perfusion de syntocinon pour « m’aidée » j’ai refusé en lui rappelant que j’espérais un accouchement naturel, elle me dit : « d’accords, je te laisse seule un moment, je laisse les envies de pousser venir, je ne te ferais ni perfusion, ni épisiotomie »
Quand elle revient je suis à 9 cm, elle repropose une perfusion, en disant que les contractions n’étaient pas assez efficaces, elle fini par me l’imposée, elle charge mon mari de la placée, comme je l’avais « endoctriné » il met un temps fou à la placée, le bébé fini par sortir, sans perfusion !! On me donne la petite tout de suite, on respecte mon désir de ne pas couper le cordon rapidement, elle est mise au sein dès la naissance, elle ne tête pas mais c’est un premier contacte.
Comme elle a crié, qu’elle respirait bien, qu’elle était bien colorée, elle n’a pas été aspirée.
J’avais deux petites éraflures très superficielles que la gynécologue a tenu à reprendre, un point de chaque coté.
Dès que j’ai été habillée, la gynécologue est allée chercher ma petite Rabea qui été restée avec des collègues à mon mari, elle a pu donc souhaiter la bienvenue à sa sœur au bloc d’accouchement.
Voyant que tout allait bien, et voyant ma répulsion pour une surmédicalisation inutile, la gynécologue me donne le choix entre rester à l’hôpital et rentrer à la maison après 2 heures de surveillance, mon mari pouvant assurer la suite à la maison. Mon choix était clair. Donc 3 heures après l’accouchement, j’étais à la maison.
Voila, je n’ai pas eu mon accouchement à domicile, mais après deux accouchement déclenchés, surmédicalisés, je suis très heureuse d’avoir vécu cette belle expérience très proche de ce que j’espérais.