"Les Blancs se moquent de la terre, du daim ou de l'ours. Lorsque nous, Indiens, cherchons les racines, nous faisons de petits trous. Lorsque nous édifions nos tipis, nous faisons de petits trous. Nous n'utilisons que le bois mort.
L'homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout. L'arbre dit « Arrête, je suis blessé, ne me fais pas mal ». Mais il l'abat et le débite. L'esprit de la terre le hait. Il arrache les arbres et les ébranle jusqu'à leurs racines. Il scie les arbres. Cela leur fait mal. Les Indiens ne font jamais de mal, alors que l'homme blanc démolit tout. Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol. La roche dit « Arrête, tu me fais mal ». Mais l'homme blanc n'y fait pas attention. Quand les Indiens utilisent les pierres, ils les prennent petites et rondes pour y faire leur feu... Comment l'esprit de la terre pourrait-il aimer l'homme blanc?... Partout où il la touche, il y laisse une plaie."
Vieille sage Wintu (Indiens de Californie)
Quand j’ai lu ce passage, Chafia avait 17 mois, elle tétait calmement.
Au fur et à mesure de ma lecture, je sentais une forte émotion grandir en moi. A la lecture du dernier mot, j’ai fondu en larme.
Chafia a soudain lâcher le sein, s’est redressée, m’a regardée inquiète, s’est mise à me caresser… à me serrer dans ses bras… à m’embrasser… Toute cette compassion n’a fait qu’augmenter le flot de mes larmes… Ce tout petit bébé qui ne parlait encore pas…Peut-être sera-t-elle capable d’entendre la complainte de l’arbre…peut-être est-ce justement parce qu’on a accordé de l’attention au moindre petit geignement qu’elle émettait..Peut-être est-ce parce que même si on ne réussissait pas toujours à calmer ses pleurs on essayait tout de même de la consoler.
Ce n’est pas que la souffrance de l’arbre qui laisse « l’homme blanc » insensible, il n’entend pas non plus les cris de détresse de ses propres enfants…parce que lui-même enfants, n’a pas été entendu, parce que ses cris qui déchiraient la nuit mû par une angoisse millénaire, n’ébranlaient pas ses parents persuadés qu’il fallait qu’il devienne un homme et qu’il apprenne à dormir seul, faisant fit de millions d’années de modelage de l’affect humain qui a besoin de temps et de chaleur pour s’épanouir et grandir en accord avec lui-même et son environnement…
Pam leo a dit “However you treat the child, the child will treat the world”
PS: je tiens à préciser que mon utilisation du terme « homme blanc » n’a aucune visée discriminatoire, je ne fais que reprendre les mots de la vielle sage.
Pour lire d'autres textes aussi bouleversant que ce qu'a dit cette vielle indienne, vous pouvez aller sur ce site:
http://www.syti.net/
Ce texte précisement vient de là:
http://www.syti.net/MessageIndiens.html