Elle était quelque part sur mon PC, j'ai juste eu a faire un copier-coller, je l'avais rédigée pendant que j'attendais Chafia, donc je ne parle pas d'elle, je redigerai plus tard un papier sur sa naissance
La voici:
C’est Meriem qui a fait naitre la maman qui était en moi, la maman dont je ne soupçonnais même pas l’existence. En effet, quand je me suis mariée, je voulais fonder une famille, je voulais avoir des enfants, mais honnêtement je n’étais pas comme certaines femmes, rongée par l’envie de maternité qu’il faut à tout prix assouvir, non, je voulais avoir des enfants sans trop avoir réfléchi à la raison. ma mère m’avait encouragée en me promettant de faire la nounou autant que possible, je me voyais donc menant de front ma carrière et mon rôle de maman comme beaucoup de femme le font .
Nous décidâmes donc Hamid et moi de faire un bébé. Quand ma grossesse a commencer j’étais en dernière année de spécialité, une année difficile sur le plan pratique ( obligée de faire des gardes sans ainé très éprouvantes physiquement et très stressantes) et sur le plan théorique ( un examen de fin d’année en octobre, l’accouchement étant prévu pour novembre, et le DEMS, le Diplôme d’Etudes Médicales Supérieur , très gros examen prévu pour Mars de l’année suivante) donc inutile de parler de la pression qui pesait sur moi.
Vers le 4 èm mois de grossesse j’ai commencer a ressentir des contractions qui devenaient de plus en plus douloureuses, a chaque fois que je me faisais examinée, on me rassurée en me disant qu’il n’y avait pas de modification du col, ces contractions m’ont poursuivies jusqu’à l’accouchement, elles n’étaient pas graves, mais très angoissantes.
vers six mois de grossesse j’ai constaté la présence de colostrum, ca m’a vaguement fait réfléchir au mode d’alimentation du bébé, je me suis dis que j’allaiterai si j’avais du lait, croyant comme beaucoup de femmes dans mon entourage que l’allaitement était conditionné par la présence aléatoire de lait, qu’on allaitait si on avait de la chance ,et que sinon, il y avait le biberon .
A la fin de la grossesse, après avoir passé avec succès mon examen de fin d’année, je me consacrais psychologiquement et entièrement à la naissance de ma fille.
J’espérais un accouchement le plus naturel possible, je ne voulais pas de péridurale, j’en suis devenue la risée de la profession, elle ne se fait pas aussi couramment qu’en France, «mais pour un médecin anesthésiste, quand même ! », m’avait-on dit.
Il y a eu beaucoup de fausses alertes. Quand la 40ème semaine arriva, on constatât une diminution notable du liquide amniotique, donc monitorage quotidien en envisageant un déclanchement si je ne rentrais pas en travail spontanémen. Quelques jour après, la décision de me déclenchée fut prise, donc, je me suis rendue le matin du 11 Novembre 2003 à l’hôpital ou m’attendaient ma gynécologue, un ami gynécologue, Madjid , et mon amie Faiza qui est médecin réanimateur-anesthésiste, donc pose d’une perfusion, bilan sanguin, commande de sang , oxygène , « on n’est jamais assez prudent avec les membres du corps médical », le déclenchement a commencé à 13h, la douleur ……..ahlala….ca fait vraiment très mal.
Pendant le travail je recevais en plus du syntocinon, toutes une panoplie de médicaments sensés m’aidés en favorisant la dilatation du col.
Mes amis et mon Mari étaient la pour me soutenir, j’ai beaucoup apprécié leur présence.
A la fin, les poussés n’ont pas suffis à faire sortir Meriem, il a fallu recourir à des expressions sur l’abdomen, en plus d’une épisiotomie, qui dans nos hôpitaux est systématique pour un premier accouchement, pour faire naitre ma petite Meriem, quand je l’ai vu, je l’ai aimée, sans réellement avoir se grand élan d’amour dont on parle, je l’ai aimée simplement, calmement.
Je ne le savais pas encore, mais elle allait changer ma vie.
On me la mise dans les bras. Puis on la prise, pour le protocole habituel, il « fallait » la pesée, la toisée, l’aspirée.
Pendant la réfection de l’épisiotomie, j’ai appris que Meriem était en néonatologie, on m’a dit vaguement qu’elle avait fait une hypothermie qui a été a l’origine d’une « petite » détresse respiratoire, mais qu’elle allait bien maintenant.
C’est ainsi que Meriem et moi avons été séparée pendant 5 heures, quand on me l’a rendu, j’ai vu sa fiche thérapeutique, 36°9, ce n’est pas une hypothermie, mon avis de médecin était que c’est plutôt l’atropine que j’ai reçu pendant le travail sans vraiment en avoir besoin qui était à l’origine du problème respiratoire qu’elle a fait, mais heureusement, elle allait bien et j’étais heureuse de l’avoir dans les bras.
Première mise au sein, refus catégorique de prendre téter, je patientais puis réessayais, rien à faire, j’ai paniqué, si elle refuse de prendre le sein, il fallait bien la nourrir, mon mari et moi avons demandé à une puéricultrice de lui donner un biberon, elle a refusé de prendre la tétine, les quelque gouttes de lait qui on glissés, ont été régurgitées, j’ai donc passe cette première nuit à me demander comment j’allais la nourrir.
Elle a dormi d’un sommeil entrecoupé de petits sanglots que je calmais en la berçant.
Le lendemain je reçois la visite de la pédiatre à qui je m’empresse de poser le problème, elle me dit de ne pas me jetée sur la solution du biberon, d’essayer de la mettre au sein de temps à autre, de ne pas m’inquiétée si elle ne reçoit rien car les nouveau née à terme avaient assez de réserves pour tenir trois jours sans rien avaler, ce que je fis.
Après la séance de torture qui consiste à vacciner obligatoirement nos pauvres choux à la naissance,
Nous rentrâmes à la maison, en fait, on est allé chez mes parents, ma mère nous a offert de nous hébergés et de nous aidés pour me permettre de passer le DEMS, examen très important et qui allait demander de ma part beaucoup de travail, il allait avoir lieux 4 mois plus tard, j’étais déjà très en retard, je n’allais pas pouvoir m’occupées en plus de la maison et de ma famille toute seule.
Quel fut mon soulagement quand Meriem à accepter de prendre le sein 48 heures après sa naissance, j’étais même surprise par ma réaction et ma joie de voir ma fille téter, et c’est la que tout a commencé.
J’étais une maman inexpérimentée , n’ayant fait aucune préparation à l’accouchement , n’ayant aucune notion de maternage, mais en voyant ma fille téter, je savais que c’était le mieux pour elle, et là , j’ai émis le souhait que ca dure le plus longtemps possible.
Les trois ou quatre premiers mois ont été très difficiles, je ne m’y retrouvée pas facilement, entre mes révisions , les coliques cauchemardesques qui nous faisaient passer des nuits très difficiles, je n’avais pas la notion de certaines intolérances alimentaire par rapport à l’alimentation de la maman, l’intolérance aux protéines de lait de vache par exemple, donc, j’ai suivi les conseils de mon entourage : tisanes au biberon , sucette pour calmer, médicaments au biberon, ce qui vers deux mois et demi ou trois mois m’a valu une grève de la tétée en bonne et du forme , j’étais désespérée , elle ne prenait le sein que difficilement, ou quand elle somnolait, les tétées étaient très éprouvante, mon mari m’a suggérer de mettre des bouts de sein en silicone, ca lui ferait peut être penser à une sucette, ce que je fis, et ca a marché, elle a pris le sein avec un bout de sein pendant deux mois .
J’ai du également faire fasse également à une poussée de croissance vers trois mois, des pleurs incessants, des tétées qui semblaient ne pas la rassasiée , des sein semblant vide, la j’étais sure : je n’avais plus de lait, le problème qui chez nous angoisse toutes les femmes qui veulent allaiter , c’est là ou j’ai connu La Leche League (Association internationnale de soutien au maternage par l'allaitement)), et j’ai appris ce qu’était une poussée de croissance, effectivement, après quelque jours, une mise au sein fréquente, c’est rentré dans l’ordre.
Mon examen du DEMS devait avoir lieux en Mars, il fallait que je pense à ce qu’elle allait prendre en mon absence, je commençais à me familiarisée avec les principes de maternage, j’ai donc décidé de tirer mon lait et de constituer un stock au congélateur, ca n’a pas été aussi facile que je le pensais, je faisais connaissance avec les aléas du « tirage », mais j’ai réussis à constituer un stock qui à suffis à couvrir les deux journées consécutives d’absence. La prise du biberon ne causait pas de problème vu qu’elle prenait des tisanes, donc pour elle, il semblerait que ces journées se soient bien passées pour elle, je suis allée passer mon examen en ne pensant qu’à elle, ce qui heureusement ne m’a pas empêché de réussir.
Les mois qui ont suivi étaient plus sereins, je pouvais pleinement jouir de ma maternité, j’avais fini ma spécialité, donc plus le stress de l’hôpital, plus d’examen, je suis rentrée chez moi, je me retrouvée maman au foyer, à vivre au rythme de ma puce et j’en été très heureuse, j’étais en attente d’un poste, et malgré les difficultés financières (mon mari n’avait pas fini sa spécialité), j’espérais secrètement que ca ne vienne pas trop vite.
Vers les quartes mois de Meriem, une amie m’a parlé comme d’une incontournable évidence, de biberon de farine la nuit, j’ai plongé déçu sans trop réfléchir, au bout de quelque temps je me suis ravisée on me disant que finalement il n’y avait aucune nécessité à le donner.
Vint l’heure de la diversification, quelle grande aventure, d’autant qu’on ne sait pas à quel saint se vouer, pour Meriem, c’était vers cinq mois, tard d’après mon entourage (j’ai été élevée à grand renfort de « j’élève mon enfant », j’ai donc reproduit), c’était donc mixeur et compagnie, j’aurais du me rendre compte rien qu’à l’effet que ca avait sur mes nerfs que j’aurais pu la nourrir d’une façon moins « académique ».
Pour ce qui est des nuits, comme je te l’ai dis, les début ont été difficiles, mais vers 3 mois ca s’est stabilisé, il y avait deux à trois tétées la nuit, sans trop de problèmes, quand j’était chez mes parents, on lui avait aménagé une place pas loin de la mienne, puis chez moi elle avait son lit dans notre chambre, mais on en est vite arrivé au cododo, ca rend les nuits moins pénibles pour tout le monde, sans compter que petit à petit s’est installée en moi la profonde conviction que dormir avec son bébé c’était une bonne façon de l’alimenter sans le stress que provoquerait l’attente, le désagrément du réveil de maman et de bébé, et les difficultés de se rendormir après pour les deux, et puis surtout la sécurité pour lui de savoir que dans la profondeur de la nuit et du sommeil, maman est la.
Mes lectures sur le net à se sujet m’ont par la suite largement déculpabilisée et malgré les mises en garde de mon entourage, c’est un choix que je ne regrette pas du tout, je reviendrai dessus au cour de mon récit.
J’ai le souvenir de cette époque comme d’une lune de miel, je vivais au rythme de ses tétées, de ses dodos, de ses repas, je sentais vraiment et profondément la plénitude d’être maman.
En surfant sur le net, j’avais découvert le portage en écharpe, je trouvé le concept très séduisant, mais ce n’est que vers les huit mois de Meriem que je me suis jetée à l’eau et que je m’en suis faite confectionnée une, ma fille était par ailleurs et depuis sa naissance portée sans restriction. J’ai suivi les instructions proposées sur le net, au début ce n’était pas facile, mais à force de m’exercée, j’ai fini par m’y faire, j’utilise pour ma part le croisé simple sur le ventre et le croisé enveloppé sur le dos, c’est fantastique, avec Meriem sur le dos puis Rabea, j’ai fait la cuisine, le ménage, de longues balades au bord de l’eau ou en montagne.
Vers la fin de la première année de Meriem, mon mari et moi avions commencer à penser à un deuxième enfant, nous étions conscient que Meriem était encor jeune, mais nous ne voulons pas nous contenter d’un ou deux enfants, et que nos âges ne nous permettaient pas de faire un bon espacement, nous envisageâmes une deuxième grossesse. Il n’était pas question pour moi de sevrer Meriem pour faire un autre bébé, j’espérais l’allaitée le plus tard possible, c’est la perspective du coallaitement, que j’ai connu grâce à La Leche League, qui m’a permis de prendre la décision d’avoir un autre bébé.
Vers la fin Décembre 2004, je reçois un coup de téléphone qui m’annonce que j’avais obtenu un poste de médecin anesthésiste en clinique chirurgicale infantile. J’ai remercié chaudement la personne, j’ai raccroché et j’ai pleuré toute les larmes de mon corps. Je ne voulais pas laisser ma puce, elle avait encor besoin de moi. Mais j’y étais bien obligée vue la situation financière dans laquelle nous étions.
J’étais plus ou moins rassurée par le fait que c’était chez ma mère qu’elle allait rester, mon lieux de travail n’ était pas très loin du domicile de mes parents, les horaires étaient souples, les collègues et supérieurs très compréhensibles, il m’arrivait sans problème d’aller la voir et l’allaitée puis revenir sur le lieu de travail, il n’y avais pas de travail de nuit vu que le nombre d’anesthésiste n’était pas suffisant pour établir une liste de garde, mais il m’arrivait d’intervenir le soir ou le week end s’il y avait un problème, à se moment la s’était des déplacements familiaux, mon mari , ma fille et moi. Elle a encor le souvenir des petits bébés opérés qui dormaient dans les couveuses, et des petits enfants hospitalisés avec lesquels elle jouait en m’attendant, et qui par la suite me demandaient après elle.
Malgré le fait que mon environnement de travail était compréhensif, je vivais très mal la séparation, même après plusieurs mois je ne m’y suis pas faite, il m’arrivait souvent de pleurer en la laissant.
Pour ce qui est de son alimentation, elle était largement diversifiée. Il était convenu qu’elle ne boirait pas de lait, vu qu’elle tétait à souhait quand j’étais avec elle.
Deux semaines après ma prise fonction, je découvre une grossesse, j’étais très contente, mais vers la huitième semaine, je me suis mise à saigner, c’était un jour férié, nous sommes allé à l’hôpital, la gynécologue de garde a trouvé à l’échographie un œuf de sept semaines sans activité cardiaque, un col fermé, elle à préférer poser le diagnostique de menace d’avortement plutôt que d’avortement, en préférant attendre pour voir, quand elle a su que j’allaitais, elle m’a ordonner d’arrêter immédiatement l’allaitement qui d’après elle la cause toute trouvée du problème. Pour moi c’était le désarroi, comment ? j’allais rentrer à la maison et refuser le sein à Meriem pour « protéger » une grossesse qui était peut être déjà arrêtée, j’ai tout de suite appelé mon ami Madjid (le gynécologue dont j’ai parler plus haut) qui m’a rassurée en me disant (comme ce qui est dit dans les document LLL) qu’il n’a jamais été prouvé que l’allaitement pouvait provoquer des avortements, qu’un œuf de bonne qualité tiendrait de toute façon, il m’a dit aussi qu’à huit semaine en principe, l’activité cardiaque devrait être visible et que probablement je n’allait pas tarder à expulser, effectivement, les douleurs n’ont fait qu’augmenter, le lendemain soir le saignement est devenu très important, nous avons accompagné Meriem chez ma mère, et nous sommes allés aux urgences ou on m’a confirmé le diagnostique de fausse couche, on me disant que je pouvais rester à la maison, en prenant un traitement, ce qui m’arrangeait, je n’avais encor jamais laisser Meriem seule la nuit.
Les dix jours qui ont suivis étaient un véritable calvaire, les douleurs étaient insupportables, c’était pénible pour tout le monde, Meriem n’avait que quinze moi, mais elle semblait comprendre la souffrance et en souffrait elle-même, je n’oublierai jamais l’angoisse qui se lisait sur son visage au moment ou elle était témoin d’une grande crise douloureuse, Hamid, Mon mari ne savait plus ou donner de la tête, il préparait son DEMS qui devait avoir lieux les jours qui ont suivi.
Les six mois qui ont suivi nous ont plus ou moins réparés, puis je me suis retrouvée enceinte, j’étais très contente, ce fut la grossesse des grandes décisions et des grandes remises en questions.
Après mure réflexion, nous avons décidé mon mari et moi, que j’arrêterai de travailler après la naissance du bébé.
Dans cette même période j’ai été terrassée par une colique néphrétique, ce fut un moment difficile, il y a eu également le même problème de contractions que durant la première grossesse.
Pendant ce temps la Meriem tétait toujours, très tôt durant la grossesse, j’ai eu des douleurs aux mamelons, mais j’étais contente de porter un bébé et d’en allaiter un autre, et je ressentais toujours ce grand besoin de proximité avec elle, quand le lait s’est raréfié, elle s’est mise à espacer les tétées, jusqu’à me faire croire par moment qu’elle s’était sevrée, en tout cas la nuit, elle ne se réveillait plus, ce qui n’était pas du tout mon cas, les contractions, les « pipis » avaient raison de toutes mes nuits.
Vers sept mois de grossesse j’ai fait une menace d’accouchement prématuré, j’ai été mise sous traitement et arrêt maladie, le traitement à duré dix jours.
A quarante semaine, c’était contractions sur contractions, sans que le travail ne se déclenche, je ne dormait presque plus, je pleurait tout le temps, c’est devant cet état que mon gynécologue a décidé de pratiquer un déclanchement, je rêvais d’un accouchement naturel, de rentrer en travail spontanément, mais c’était encor raté pour cette fois, mon amie Faiza et mon mari étaient heureusement présents, le travail a été rapide, j’ai eu cette fois le privilège de ressentir les envies de pousser, j’ai pu cette fois sans trop de difficultés pousser Rabea vers notre monde, je n’ai pas échappé à l’épisiotomie, mais le grand plus de cette naissance a été la mise au sein moins de dix minutes après la naissance et cela grâce à Faiza.
Meriem avait passé la nuit chez ma mère, c’était la première fois qu’on ne passait pas la nuit ensemble, je n’ai cessé de penser à elle durant cette nuit, mais ca s’est très bien passé.
Comme pour Meriem, on est rentrées à la maison le lendemain, je suis allée chez mes parents. Avec Rabea tout semblait plus facile, on a commencé avoir le problème des coliques, la j’étais mieux informée, j’ai tenté l’éviction des protéines de lait de vache, ca a été un vrai miracle, ca a eu également un très bon effet sur le reflux gastro-œsophagien dont elle était affligée, les symptômes ont nettement diminué s. Pour Rabea, il n y a eu ni sucette, ni biberon, ni tisane, il y a eu un petit problème de reflexe d’éjection fort (hé oui, la j’en savais plus !), elle s’énervait au moment ou ca giclait, on y a remédié en la faisant en téter plusieurs fois le même sein et en l’éloignant du sein quand ca giclait.
Ce qui a été difficile à gérer, c’était la relation de coallaitement, la « jalousie » de Meriem, et l’âge (2 ans et demi) réputé difficile. C’est très difficile pour une mère de parler du sentiment qui était le miens à l’époque, je ne comprenais pas la réaction de Meriem, j’avais l’impression qu’elle était devenue mon ennemie, je l’ai complètement rejetée, j’ai énormément fantasmé l’arrivée de Rabea, comme étant le bébé avec qui j’allais commettre moins d’erreurs, et j’avais l’impression que Meriem m’empêchait de vivre cette relation idyllique. J’avais lu qu’à l’arrivée d’un bébé, il n’était pas rare de rejeter l’ainé, ce qui me rassurait sur moi-même, je faisais des efforts surhumains pour « faire semblant », mais il m’arrivait de perdre patience et de mettre à hurler, il m’est même arrivé de lui donner une fessée, chose que je regrette amèrement, car malgré mes incertitude et mes doute par rapport l’éducation, s’il ya bien quelque chose dont je suis convaincue, c’est que ce n’est pas normal de frapper un enfant(ni de frapper qui que ce soit d’ailleurs), ca ne lui apprend rien, c’est réagir avec bêtise et violence devant une situation qu’on n’ arrive pas à maitriser.
Elle s’est remise à demander le sein souvent, aussi souvent si ce n’est plus souvent que sa sœur, elle s’est également remise a se réveillée la nuit, je ne me sentais pas capable de gérer deux allaitements nocturnes, donc quand elle se réveillait, je passais beaucoup de temps à lui expliquer que je ne pourrai pas lui donner à téter la nuit, je lui parlais des fois pendant des heures, la pauvre petite s’est remise à faire ses nuits.
La relation de coallaitement ne me plaisait pas, je n’aimais pas trop donner le sein à Meriem alors que je le donnais volontiers à Rabea, mais au bout de quelques semaine on a fini par trouvé une certaine stabilité, en parlant avec Meriem et en diminuant le nombre de tétées, ca m’a permis de me « réconciliée » avec elle, mon petit amour.
Donc, nous vivions joyeusement notre vie de famille, je me suis retrouvée maman au foyer avec deux puces dans les bras que j’aimais d’un amour fou !
Pour la diversification, beaucoup moins de stress, elle a manifesté l’envie de manger assez tôt, vers quatre mois et demi, mais je voulais garder un allaitement exclusif jusqu’à six mois, souffrant moi-même d’allergies et d’asthme. En fait, elle a commencé à manger vers sept mois, je lui ai donné en premier un peu de notre nourriture avec les doigts, elle a eu droit aussi aux purées de légumes, mais ca n’a pas durer trop longtemps, on est très vite arrivé à lui donner notre nourriture. Elle n’a mangé de la viande que quand elle a pu la mastiquée.
Vers la fin Novembre 2006, je suis tombée malade, un kyste de l’ovaire qui occasionnait des crises douloureuses très intenses, il fallait m’opérée, c’était le désarroi, comment allais-je organiser la garde de mes petites.
Pour Meriem, ca n’allait pas poser de problème, elle était habituée à ma mère, mais pour Rabea, qui était à peine diversifiée, qui n’avait jamais prit de biberon, il fallait trouver une solution et vite.
J’ai commencé à constituer un stock de lait tiré au congélateur, mais Rabea ne voulait pas entendre parler de biberon, en même temps si elle acceptait je craignais fortement le problème de confusion sein-tétine, j’avais peur qu’en rentrant de la clinique, je retrouve un bébé qui ne veille plus du sein.
Je fais part de mes crainte à Faiza mon amie, dont la fille avait vingt mois et était toujours allaitée, sans hésiter une seconde, elle me proposa de prendre Rabea chez elle et de l’allaitée à la demande, c’est comme ca que Rabea s’est retrouvée chez Faiza pendant deux jours et deux nuits, elle a été allaitée, cododotée, portée à volonté, donc maternée comme avec maman, il n’y a eu aucune crise de larme, elle est revenue joyeuse à la maison, et est toujours heureuse de revoir maman Faiza à qui il arrive encor de demander le sein.
Meriem quand à elle ne s’est pas plainte, elle comprenait que maman était malade, mais qu’elle allait bientôt guérir et que tout allait redevenir comme avant.
On est tous revenu à la maison après l’intervention qui m’avait soulagée d’un kyste qui était en prés rupture et qui aurait pu me causer de graves ennuis, mais aussi d’une trompe de Fallope qu’il avait entrainé dans un mouvement de torsion sur trois tours de spire provoquant la nécrose de celle-ci et imposant son ablation. Ma mère s’est proposée de venir m’aidée durant ma convalescence.
Je me suis remise petit à petit, entourée de mes deux petites et de mon mari qui remplissaient ma vie.
Mon mari a eu un poste à Khemis Miliana, c’est à 120 Km d’Alger, on a décidé de s’y installé en Février 2007, d’autant qu’on lui proposait un logement de fonction.
J’ai commencé à penser au sevrage de Meriem, je rêvais pour elle d’un sevrage naturel, mais je ne n’arrivais plus à me projeter dans l’avenir allaitant deux enfants, et pensant à avoir un troisième enfant, j’entrepris de la sevrer, j’ai parlé avec elle plusieurs jour, elle semblait d’accord avec le fait qu’elle était assez grande pour se passer de téter, un jour on s’est dit toutes les deux que c’était fini, ca docilité et sa résignation me laissaient perplexe et me plongeaient dans une profonde tristesse, finalement j’avais du mal à me sevrée d’elle, ca à durer 24 heures, puis elle s’est mise a redemander le sein, je lui rappelais que c’était fini en lui proposant autre chose à la place, au début elle acceptait facilement, mais quand elle s’est mise à pleurer, là ce n’était plus possible, je ne voulais pas qu’une relation d’allaitement qui a tant marqué nos vies se finisse dans les larmes, donc j’ai reparlé avec elle, et on a convenu qu’elle allait téter de temps en temps, mais qu’on allait essayer d’arrêter , ca s’est finalement fait en une quinzaine de jours, en essayant de limiter les tétées et en proposant autre chose, de la nourriture ou une activité, en essayant de ne pas arriver à l’énervement.
Quelque temps après je me suis retrouvée enceinte, je trouvais que Rabea était encor trop jeune, mais je me sentais quand même quelque peu hâtée par mon âge.
Mais j’ai fait une fausse couche de nouveau à 12 semaines, c’était une grossesse qui s’était arrêtée vers 9 semaines, j’ai énormément saigné, j’ai été curetée en extrême urgence, en partant j’ai laissé mes fille derrière moi chez ma mère en pensant qu’il était possible que je ne les revois jamais, vu l’importance du saignement. Le gynécologue m’a dit que je revenais de loin.
Je suis sortie de la clinique juste après le curetage contre avis médical, je ne voulais vraiment pas encor une fois que mes puces soient séparée de moi, on m’a dit que Rabea avais beaucoup pleuré en demandant à téter, devant son insistance, ma belle sœur lui a donc donné le sein (elle avait hésité parce que dans notre culture sa faisait d’elle la sœur de lait de ses cousins qu’elle ne pourra pas épouser plus tard), la pauvre puce s’est endormi en tétant, épuisée.
Un mois après la fausse couche, le 3 juin 2007, j’ai perdu mon père, ce fut un grand moment de tristesse et de bouleversement pour tout le monde. Je ne trouve pas les mots pour en parler plus que ca.
Rabea tète toujours, Meriem est sevrée depuis huit mois, elle a exprimé le désir d’avoir sa chambre, on lui a acheté un lit, elle dore avec nous puis son papa l’emmène dans son lit, c’est elle qui a proposé cela parce qu’elle a peur de s’endormir seule, au début elle nous rejoignait au milieu de la nuit, maintenant elle passe toute la nuit dans son lit et elle est propre la nuit. Elle avait acquit la propreté diurne un peu avant ses trois ans, quand elle a décidé d’enlever la couche, elle était propre, on a eu quelques accidents sans gravité.
En faisant le bilan de ce que j’ai raconté, j’ai l’impression d’avoir plus parlé des difficulté que j’ai rencontrer que des bon moments, et pourtant il y en a eu beaucoup, je n’ai pas suffisamment parlé du grand bonheur que j’ai eu à être maman, si bien que je me sent littéralement « droguée » à la maternité.
C’est mes filles qui m’ont montrer le chemin, c’est elles qui m’ont tout appris, les enfants ont besoin de leurs mamans, mais maman a tellement besoin elle aussi de ses enfants.
Malgré les difficultés auxquelles j’ai donné la priorité dans mon texte, je peu dire que mon expérience d’allaitement et de maternage a été merveilleuse et m’a complètement transformée.
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